La maltraitance envers les aînés demeure une triste réalité, qui continue d’affecter un grand nombre de personnes. En 2019, près de 80 000 cas ont été recensés par l’Institut de Statistiques du Québec. La maltraitance envers les personnes âgées fait référence à toutes les formes de violences et/ou de négligences auxquelles elles peuvent être exposées et se divise en sept différents types. Il est primordial de les connaître afin de mieux les détecter :
La maltraitance psychologique
Elle englobe les attitudes, paroles, gestes ou manques d’actions appropriées qui nuisent au bien-être ou à l’intégrité psychologique d’une personne. Cela peut inclure des comportements tels que les insultes, l’humiliation ou les menaces. Il s’agit de la forme de maltraitance la plus fréquente et pourtant la moins visible. Souvent, elle coexiste avec d’autres formes de maltraitance.
La maltraitance physique
Elle se réfère aux gestes ou actions inappropriés, ou à l’absence d’action appropriée, qui causent du tort au bien-être ou à l’intégrité physique d’une personne. Les bousculades, les coups, les brûlures et l’administration inadéquate de la médication en sont des exemples.
La maltraitance sexuelle
Elle se manifeste par des gestes, actions, paroles ou attitudes à connotation sexuelle qui sont imposés sans consentement, et qui entraînent une atteinte au bien-être, à l’intégrité sexuelle, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre de la personne concernée. Les blagues à connotation sexuelle, les propos homophobes et les agressions à caractère sexuelle en sont de bons exemples.
La maltraitance matérielle ou financière
Elle consiste à obtenir ou utiliser de manière frauduleuse, illégale ou malhonnête les biens ou documents légaux d’une personne. Elle englobe également la dissimulation d’informations ou la diffusion de fausses informations financières ou légales. Il peut s’agir de modifier un testament, de réaliser des transactions bancaires sans consentement ou d’usurper l’identité d’une personne, entre autres.
La maltraitance organisationnelle
Elle se réfère à des situations préjudiciables créées ou tolérées par des organisations (privées, publiques ou communautaires) qui sont responsables de fournir des soins ou des services aux personnes âgées. Cela peut se manifester, par exemple, par le refus injustifié d’accès à un programme gouvernemental, par du personnel qui n’offre pas les soins de base nécessaires ou par une gestion des plaintes non-adéquate.
L’âgisme
Elle fait référence à la discrimination fondée sur l’âge, manifestée par des attitudes hostiles ou négatives, des comportements préjudiciables ou l’exclusion sociale. Cela inclut des actes tels que l’infantilisation, le mépris ou les préjugés envers une personne en raison de son âge.
La violation des droits
Elle se réfère à toute action qui porte atteinte aux droits et libertés. Il peut être question d’imposer un traitement médical à quelqu’un contre sa volonté, de ne pas informer correctement une personne de ses droits, ainsi que d’empêcher une personne de pratiquer sa religion.
Si vous suspectez qu’une personne âgée subit des mauvais traitements, soyez attentif à certains indices :
- Des blessures telles que des ecchymoses, des entorses, des fractures ou des égratignures, particulièrement lorsque les explications semblent peu convaincantes.
- Des changements de comportement, comme des signes de dépression, de repli sur soi ou de peur.
- Une participation moins régulière aux activités sociales.
- Des décisions financières inhabituelles, comme l’annulation de services en raison de factures impayées, ainsi que la disparition suspecte d’objets à domicile.
- Des indices de négligence, tels que : le manque de nourriture à domicile, l’absence de lunettes ou d’appareil auditif malgré le besoin, ainsi que des vêtements inappropriés pour la saison.
Si vous êtes témoin ou suspectez une situation de maltraitance envers une personne âgée, n’hésitez pas à dénoncer. Vous pouvez contacter la ligne Info-Social 811, la ligne Aide Abus Aînés, ou en parler à une personne de confiance, qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’un intervenant ou de personnel infirmier, par exemple. En agissant, nous pouvons contribuer à créer une société respectueuse et bienveillante!
Alixia D’Amours, étudiante au baccalauréat en psychologie
Sandrine Grenier-Nadeau, travailleuse sociale
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